La sonnerie retentit, pour la dernière fois de la journée. Elle sonnait la fin des cours, pour moi, mais surtout pour les élèves qui se ruèrent vers la sortie dans un capharnaüm monstre. Ma classe se vida rapidement et je profitai un moment du silence qui y régnait. Ces jeunes arriérés n’avait aucun respect pour ce que je leurs enseignais. L’apprentissage de la langue, la beauté de l’écriture, tout cela n’avait aucun sens pour eux. Malgré tout je ne désespérais pas, c’est ce qui me poussait à venir chaque jour, bien que la lassitude s’installe peu à peu. Cette routine « métro-boulot-dodo » commençait à être des plus déplaisantes, et je n’arrivais pas à changer ce phénomène. Qu’importe, j’essayais de me convaincre que le temps changerait cela. J’enfilai ma veste, passa la bandoulière de mon sac sur mon épaule et quitta ma salle de cours. Les couloirs étaient déjà déserts. Tout en traversant le lycée, j’observais les lycéens quitter l’établissement pour vaquer à leurs activités. Un élève pas comme les autres attira mon attention. J’avais l’habitude des élèves fan de Cosplay qui se déguisaient en différents héros de leurs séries favorites, mais celui-ci ne semblait pas faire partie de toutes ces extravagances. Habillé « simplement » d’un kimono noir, il semblait admirer les étudiants. Et aucun d’eux ne semblait le remarqué. Pourtant qui ne remarquerait pas un homme aussi étrange que celui-ci, d’autant plus que je remarquai un sabre à sa ceinture. Sabre qu’il dégaina doucement pour le planter dans le vide puis le tourna légèrement. Une porte apparue soudain, sortant de nulle part, dans l’ignorance la plus totale des étudiants environnant. La porte s’ouvra dans un scintillement presque aveuglant et l’homme fit un pas avant de regarder derrière lui.

C’était ma chance ! Je devais comprendre ce qui se passait. Je me mis aussitôt à courir a travers les couloirs, je descendis les marches aussi rapidement que je pus, et arriva rapidement à la porte de sortie. Trop tard ! Je vu l’homme entré dans la porte et celle-ci commencé à se refermé. Je ne pouvais le laisser filer ainsi, c’était mon seul espoir de quitter cette monotonie qui, je le savais, n’était pas faite pour moi. J’étais destiné a de grand desseins, j’avais été éduqué dans cette idée et je devait me le prouver. Cet homme était pourrait m’en apprendre plus, j’en étais persuadé. Il était à plus d’une trentaine de mètre de moi, pourtant mon instinct me poussait à foncer, tandis que mon esprit savait que c’était impossible. Je m’élançai tout de même, bondissant comme jamais je ne l’avait fait. Soudain une force insoupçonnée s’échappa de mes jambes. Mon accélération fut des plus surprenantes et surtout incontrôlables. Je parcouru la distance qui me séparait du mystérieux individu en un clin d’œil, mais lancé dans mon élan je pu m’arrêter à temps. Je pénétrai dans le passage et rentra dans l’homme au passage, tel un footballeur américain. Le choc fut violent, tant pour moi que pour lui.

J’y étais ! Où ? Aucune idée. Mais j’ai réussi à l’atteindre ! Je n’arrivais pas encore à comprendre comment j’avais fait ça, mais je l’avais fait. Je me releva rapidement, frappa mon pantalons pour le dépoussiéré et observa cette endroit si.. Glauque. C’était une sorte de tunnel, un tunnel infiniment long. Je n’en voyais même pas la fin. Les murs n’était fait ni de roches, ni de terre, ni d’une quel qu’onc matière que je connaissais. L’obscurité y était limite terrifiante et je me demandais même comment je pouvais faire pour y voir clair. Je relevai mes lunettes au dessus de mon front et finis d’analyser l’endroit où je m’étais retrouver. Et surtout, j’essayais de retrouver où était la porte que je venais d’emprunter. Elle semblait avoir disparue comme elle était apparue. Téléporter ! Je pense que c’est le mot pour expliquer ce soudain changement de lieu. Je venais de me téléporter, rien qu’en franchissant cette porte. Ca avait quelque chose de fascinant et d’extrêmement inquiétant à la fois. Tout comme le fait que je n’étais pas seul.

J’observai l’homme qui avait éveillé ma curiosité. Dans son kimono noir dépourvu de manche il dégagea une sorte d’aura qui m’intriguait davantage. Son visage fin et ses cheveux aussi sombres que cet endroit en faisait un quelqu’un de banal. Le genre de personne que l’on ne remarque pas dans la rue, hormis au moment où ils font apparaitre une porte de nulle part avec un sabre et dans un accoutrement des plus inhabituel. En clair, ce n’était pas lui qui ferait de l’ombre à ma magnificence. Son regard bleuté se plongea dans le miens et me sortit de mes pensées.

- Qu’est-ce que t’es ?!

C’était la question juste. Le traditionnel « Qui es-tu ? » ne m’aurait rien appris de bien intéressant. Alors que là, la question était plus large, pour ne pas dire sans limite. Et puis j’étais quasiment sur que cet homme n’était pas humain, du moins pas que ça. Tout comme moi, je pense. Nous sommes des humains d’un rang différent, bien que je ne sois pas comparable à lui. Pour ma part, c’était ma perfection qui me différenciait des autres. Et ma question amenait donc à ce qu’il me dise ce qu’il le différenciait des autres, de moi. Mais cette question n’était qu’une parmi tant d’autres. Une avalanche de questions se bousculait dans mon esprit. Et sans même lui laisser le temps de répondre je ne pus m’empêcher de lui poser la suivant. Qui était tout aussi existentielle.

- Et qu’est-ce que c’est que cet endroit ?

Je calmai mon excitation grandissante et attendu patiemment qu’il daigne répondre à mes questions. S’il le voulait bien. Car une étrange sensation, me murmurai que lui arracher ces quelques informations ne serait pas gratuit. Mais je savais également que j’aurais la réponse, quelques que soit le prix à payer.

Un grondement annihila tout espoir de réponse. Un grondement tout aussi sombre que cet endroit et je pus lire de l’inquiétude sur le visage de l’homme qui me faisait face. Les « murs » de cet antre se mirent à trembler, à bouger même. Quelque chose approchait et ça ne paraissait pas très accueillant. Les lèvres de mon interlocuteur bougèrent, mais aucun son ne m’atteint. Soudain ses mains étincelèrent, illuminant les murs qui se rapprochaient dangereusement. J’avais déjà vu ce genre de scintillement soudain, j’en avais moi-même provoqué. La suite des évènements me dépassait complètement par contre. Cette lumière surnaturelle se changea à une longue chaine qui, comme possédé, m’entrava les bras en faisant plusieurs tours autour de mon buste. Je n’eu même pas le temps d’opposer la moindre résistance que l’homme se mit à fuir, m’emportant dans sa course. Ce n’était pas l’envie qui me manquait de résister, mais lorsque je me retournai ce que je découvris fit passez ce désir au second plan.

Une chose gargantuesque venait de sortir de nulle part et gagnait du terrain. Tiré et ligoté par cette chaine scintillante, je fis l’unique chose que je pouvais faire dans cette situation, j’accélérai. Rapidement je commençai à rattraper l’homme en kimono, du moins c’est ce que je crus. Soudainement ses déplacements s’accélérèrent il fit de brèves accélérations que je n’arrivais pas à suivre du regard. L’espèce de locomotive nous rattrapait peu à peu et à se train là –Quel jeu de mot -, je serais le premier à passé dessous. Je commençai à paniquer. La sortie n’était plus très loin. Je pouvais la voir au loin, cette lumière blanche. Je devais l’atteindre. Mon cœur cognait dans ma poitrine, mes poumons me brulaient, ma gorge sèche m’était douloureuse. Plus qu’une dizaine de mètre, mais trop tard la locomotive était sur moi. C’était la fin.
Non ! Je suis la perfection ! Je ne pouvais pas mourir dans un sombre tunnel enchainé par un homme. Je suis celui qui changerait la face de se monde. J’avais réussis à pénétré ici grâce à une soudaine accélération, je pouvais le refaire pour en sortir ! Mes jambes s’allégèrent et lorsqu’elles touchèrent le sol mon corps fut propulsé. Je passai devant l’homme et embrassa la lumière qui s’offrit à moi. Une lumière aveuglante qui nous engloutis moi et l’autre type.

Lorsque la lumière disparu enfin, nous étions entourés d’arbres. L’atmosphère humide laissait deviner le passage d’une violente pluie. Des gouttes se promenaient encore sur le feuillage et de nombreuses flaques d’eau avaient minées le sol. Cette forêt avait quelque chose de surnaturelle. Elle s’étendait à perte de vue et les arbres s’élevait bien plus haut qu’habituellement. Mais bon je m’étais résigné à voir des choses « habituelles ». Je venais de voir une espèce de samouraï faire apparaitre une porte, qui m’avait téléportée dans un passage des plus sombres avant de me faire poursuivre par ce qui semblait être le gardien de ce même passage. Sans oublier le fait que j’étais enchainé pas une chaine sortit tout droit, elle aussi, du néant. Et tout cela ne semblait être que le prélude d’une suite de grands bouleversements de ma vie. Changements que je devais être prêt à accueillir, il me fallait donc proscrire tout sentiments de surprise risquant d’embué ma lucidité. C’est donc d’un œil totalement neutre que mon regard analysa ce nouvel environnement avant de se posé une nouvelle fois sur celui qui pensait me dominer.
Tout ces événements avaient affaiblis l’emprise de ces chaines, c’était l’occasion pour moi de m’en débarrasser, fermant les yeux je forçai sur la chaine, sans succès. Je devais faire vite si je ne voulais pas que l’emprise se referme. Contractant mes muscles pas intermittences je la sentis s’étirer. Peu à peu l’entrave céda avant de lâcher tout en douceur. J’étais désormais libre de mes mouvements face à celui qui me devait encore quelques réponses. Me redressant, j’ôtai ma sacoche qui ne m’avait toujours pas quitté et la déposa à mes pieds. Mon regard se planta dans celui qui serait surement mon nouvel adversaire et je décidai de briser ce silence qui était des plus lourds.

- Je pense qu’une discussion n’est plus envisageable.

Bien qu’à la base c’est tout ce que je désirais, depuis il avait porté atteinte à ma beauté en m’enchainant face à une espèce de train ravageant tout sur son passage. Chose qu’il devait payer au prix fort. Ce désir de réponse avait complètement disparu. J’en aurais à sa façon de se battre qui, c’était certain après son coup de la chaine, serait hors du commun. Pourtant je n’étais pas inquiet, je savais que ma perfection m’emmènerai jusqu’à la victoire. C’est donc un puissant désir de vengeance qui ferma mes poings et me mit en position de combat. Mon visage, lui, restait impassible tout comme mon intonation de voix. Les expressions de colère étaient des plus laides, je me devais de les dissimuler derrière mon air provocateur.

Jusque là, un genou au sol, un regard soumis et de belles excuses auraient suffit à me faire renoncer à mon désir de combat. De belles flatteries et une simple promesse d’allégeance aurait même pu créer une relation autre que celle « d’exécuteur et d’exécuté » qui était dors et déjà en train de s’installer. Je lui avais laissé la chance d’utiliser cette solution. Car je ne suis nullement quelqu’un de combattif, qui cherche par tous les moyens à se battre, je ne fais que protéger ce que j’aime le plus, or je n’aime que moi, j’ai donc deux fois plus de raisons d’affronter cet homme. Mais comme tout homme généreux, ma bonté fut à mon désavantage et l’homme face à moi attaqua sournoisement. Il dissimula son geste par une parole que je ne pu distinguer clairement. L’un de ses doigts scintilla avant qu’un éclair bleuâtre fuse droit vers moi. Cette attaque, des plus précise et rapide, ne laissait guère de temps à mes reflex pour protéger mon cœur qui serait inévitablement perforer. Instinctivement, je présentai mon index et mon majeur droit à cette attaque frontale. Un aura cramoisi les parcourait et semblait s’en échapper. Une puissance inégalée envahit mes doigts aussitôt stoppant net l’éclair furtif de mon adversaire.

Perfect Fingers ! C’est ainsi que j’appela ce phénomène ou plutôt ce pouvoir. J’avais senti ma perfection se rassembler dans ma main afin de m’offrir la puissance nécessaire à ma défense. L’éclair s’écrasa sur mon index et mon majeur en un bruit strident. J’observai cette main droite toujours enduite de cette aura carmin, elle n’était pas sortit indemne de cette bataille, mes doigts étaient légèrement brulés et ce jusqu’au poignet. Mais elle était toujours enduite de cet aura, qui n’était d’autre que la visualisation de ma magnificence. Levant la gauche au niveau de mon visage le même aura vint l’entouré. Ce fut donc les mains auréolées de carmin que ma contre-attaque arriva.
Cet homme ne serait pas celui qui m’arrêterait dans mon ascension vers… Attendez une minute ! Mais qu’est-ce que je fou la ? J’étais arrivé ici sans réfléchir, poussé par un simple désir de changement. Mais il semblerait que la réflexion s’impose à un moment où à un autre. Ce combat n’était d’autre qu’une pulsion supplémentaire, mais une fois celui-ci expédié je me retrouverais face à la découverte totale du lieu sur lequel je venais d’arriver. Ainsi qu’à l’incapacité que j’avais à expliquer les évènements qui m’y avaient emmené. Mais qu’importe pour le moment, le lieu où je me trouvais, le comment j’y étais arrivé et la réelle nature de ce que j’affrontais. La seule chose qui devais et qui me préoccupait était : « de quelle façon je neutraliserais ce nuisibles ».

La forêt se faisait de plus en plus calme. Les crie de ses divers occupants s’étaient étouffé au loin. La brise se leva agitant les branches abondamment feuillues. Un orage s’apprêtait à éclater et ce n’était pas bon pour ma coupe. Mais cet affrontement, bien que inégal, s’annonçait quelque peu violent. J’essayerai tout de même d’en finir avant que la pluie ne tombe car le grondement du tonnerre résonnèrent déjà dans la vaste forêt nous entourant.
J’utilisa la même « technique » de déplacement qui m’avait précédemment permis de fuir la monstruosité du tunnel afin de parcourir la fine distance qui me séparait encore de mon adversaire. Et oui, j’avais plus ou moins compris comment poussé mes jambes à leur maximum et ma vitesse en avait été considérablement augmentée à un tel point que je doute qu’un œil humain puisse parvenir à suivre mes déplacements. J’étais donc capable d’effectuer ce genre de poussé de vitesse à mon bon vouloir. Arrivé donc à porter de mon opposant, je lui envoyai une feinte de droite destinée à simplement titiller sa mâchoire ; suivit de près par un index gauche prêt à lui perforer la musculature abdominale, aussi développée soit elle ou toute autre chose s’interposant. Cette feinte était des plus basiques en boxe, mais souvent redoutable en contre-offensive. Elle pouvait même s’avérer décisive, surtout dans le cas présent.