Un soleil encore liseré aux gratte-ciels de Karakura. Une brume légère révélant l’atmosphère humide qui règne sur la ville. Un froid appréciable de part sa douceur. Une matinée excellente donc, pour un Karakura encore endormi contrairement a moi. Malgré les six heures à peine sonnées, j’étais levé et prêt pour mon entrainement hebdomadaire au kendo. Cela faisait bien longtemps que je n’étais pas rentré dans un dojo, mais je n’ai jamais cessé de m’entrainé pour autant. Maitrisant le Kenjustsu, art du sabre à deux mains, à la perfection, j’avais entrepris d’apprendre le Nito, style à deux sabres, par moi-même. Je fixai donc mes deux Bokken, sabre en bois, dans mon dos et quitta mon appartement.
A l’extérieur, comme on pouvait si attendre, il n’y avait personne ou presque. Je croisai quelques fêtards, aillant assez bu pour ne pas retrouver leurs foyers, quelques joggeurs et comme toujours, quelques morts. Depuis toujours je les voyais et je semblais être le seul. Il m’arrivait de leurs parler essayant de les aider à trouver le chemin du paradis, si celui-ci existe, mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui mon seul but était celui de m’entrainer. Le trajet fut bref, au bout de quelques minutes je me retrouvais déjà à l’entré du parc de Karakura.

J’y entrai aussi discrètement qu’une ombre et me trouva un endroit plat et à l’abri des regards indiscrets. Cette petite étendue d’herbe mouillée par la rosée matinale et encadré par de haut buisson serait mon lieu d’entrainement pour aujourd’hui. J’ôtai ma veste, la plia soigneusement et la déposa au près d’un arbre. Après quelques étirements sommaires, j’attrapai mes deux sabre en bois et me mis en garde basse. L’exécution de Kata est une très bonne manière de perfectionner son maniement du sabre, mais la plupart des Kata enseignés requièrent un partenaire. Ce qui était gênant pour un solitaire comme moi. J’avais donc élaboré mes propres Kata.
Inspirant un grand coup je commençai. Débutant avec un coup montant avec mon Bokken droit, mon sabre gauche le suivi quasiment immédiatement avec un coup horizontal avant que mes deux sabres frappent l’air du bas vers le haut en un puissant Kiai. Je parai des coups imaginaires sur mon flanc droit, puis le gauche et répliqua aussitôt avant de revenir en garde. L’exécution de ce premier kata n’avait pas été parfaite, bonne mais imparfaite et cela ne me ressemblait pas. Quelque chose me déconcentrait. Une impression désagréable d’insécurité. Comme pour chasser ce sentiment de mon esprit je décidai d’accélérer le rythme. J’effectuai un salto arrière, effectua une attaque croisée et me remis en garde latérale : les deux sabres sur le coté droit, le sabre droit à la vertical au niveau de ma tête et le gauche à l’horizontal au niveau des hanches.
J’étais face à une épaisse barrière de buisson, haute de deux mètres, incapable de bouger. Mon instinct m’interdisait de baisser ma garde alors que ma vue ne décelait aucun danger imminent. Le bruissement des feuilles changea rapidement la situation.

Se sachant découvert l’invité indésirable bondit des buissons découvrant son… Mais c’est quoi ce truck ?! Dépassant les 3 mètres cette chose n’avait rien d’humaine, ni rien d’animale. C’était plutôt un mixte des deux. Ressemblant approximativement à un éléphant il avait pourtant une silhouette humanoïde. Sont corps était entièrement noir hormis son masque, d’une pâleur à vous glacée le sang. Un masque qui découvrait une grande rangé de dents encadrée par deux paires de défenses. Il possédait de long bras qui atteignaient presque le sol et un imposant trou au milieu de la poitrine. Son regard, aussi rouge que le miens, était meurtrier. Je n’avais aucun doute sur ses intentions, qui était simplement de me tuer, mais je n’arrivais pas à attaquer, ni à fuir. J’étais comme paralysé, bien en garde, prêt à subir sa première attaque, du moins je l’espérais.
J’allais rapidement être fixé car le voila qui me fonçait droit dessus. Il abattit ses deux énormes poings, chacun plus gros que ma tête, je croisai mes Bokken au dessus de mon visage et bloqua le coup. Le choc était violent, mes bras manquèrent de lâcher, mais si ce coup brisait ma défense, il me broierait le visage et ça il en était hors de question. J’assurai mes appuis et repoussa les poings de ce monstre incarnant la laideur.

- Surprenant pour un Humain !

Cette immonde créature était capable de parlé ! Apparemment il était surprit de ma puissance, surement qu’il avait déjà affronté plusieurs citoyens, sans résistance de leur part, ce qui n’était pas surprenant. Ce monstre avait une sorte d’aura meurtrière qui m’oppressait, si je n’étais pas entrainé physiquement comme mentalement, cette pression suffirait à me faire fléchir. Mais il me fallait plus que ça pour me faire abandonner. Me redressant, je pointai l’un de mes sabres dans sa direction.

- Qu’est-ce que t’es ?!
- Qu’est-ce que je suis ? Inutile que tu le saches puisque tu n’auras pas le temps de le comprendre !

Il ne me laissa pas le temps de répondre et m’envoya une droite monstrueuse. Je la déviai avec mon sabre droit le déséquilibrant. C’est ça l’avantage quand notre adversaire est trop confiant, il met toute sa force dans son coups, pensant en finir rapidement. Ensuite il est donc aisé de trouver des failles. Alors emporter par sa propre force il posa un genou au sol et son visage, ou plutôt son masque, fut à ma porté. Un, deux pas et je bondis droit vers lui levant mes deux sabre en bois aussi haut que je le pouvais avant de les abattre simultanément au dessus de son œil droit. Le choc le projeta légèrement en arrière, mais son masque fait apparemment d’os ne subit aucun dommage.

- C’est tout ? Il va en falloir plus pour me blesser, petit humain !

Sur ces mots il m’attaque de nouveau, mais cette fois avec son espèce de trompe d’éléphant. Le coup était montant je recroisa donc mes armes et bloqua le coup, mais cette fois mon adversaire ne s’arrêta pas là. Lançant un hurlement sauvage il se mit à avancer dans ma direction, forçant ma défense. Mes bras ne plièrent pas, mais mes pieds glissèrent sur l’herbe tant sa force était supérieur à la mienne. J’essayais de l’arrêter, mes ses pas s’accélérèrent et rapidement c’est au pas de course qu’il tenta de me briser. Incapable de retourner la situation, je subissais jusqu’à ce que sa trompe semble me soulever. Ma garde monta au début avec elle puis d’un coup elle brisa ma défense et me souleva du sol. Je traversai le parc par la voie des airs avant d’atterrir lourdement au sol sur le trottoir. Je me relevai, mon dos avait été fortement éraflé, jusqu’au sang malheureusement. Je repositionnai mes lunettes et analysa la situation.
Mon adversaire avait une puissance brute et une résistance supérieure à la mienne, mais sur le point rapidité j’avais pu remarquer qu’il était assez limité. Un bruit de voiture dans mon dos me sortit de mes pensées, la ville se réveillait peu à peu et il ne fallait surtout pas que les gens qui me connaissent me voient dans un état de faiblesse. Je devais trouver un endroit désert que je puisse ainsi écarter le danger du centre ville.

Me retournant brusquement, il était déjà derrière moi. J’eu à peine le temps de soulever mon sabre que son poing le heurta. Je repoussai comme je pu son coup et bondissait une nouvelle fois au niveau de son visage. Cette fois il avait prévu le coup, son deuxième poing vint me frapper en plein vol, mais trop tard j’enfonçai mon Bokken droit dans son œil gauche. La lame s’enfonça bien de quinze centimètre tel qu’elle y resta planté. Un hurlement de douleur s’échappa de sa bouche. Quant à moi, son coup m’avait brusquement coupé la respiration et écarté de lui, je choisis se moment pour fuir.

- Je vais te dévorer ! T'écraser comme un insecte !

C’est ce qu’il me répétait sans cesse tandis qu’il me poursuivait, le sabre toujours dans son œil. Les gens ne semblaient pas le remarqué, comme s’il n’était qu’une illusion de mon esprit. Mais ma blessure dans le dos était bien réelle pourtant. Très vite j’arrivai à l’ancienne zone industriel de Karakura, c’était désormais un vaste terrain d’hangar abandonnés, pour la plupart. M’essoufflant dans ma course je décidai d’entrer dans un des hangars. Je me dirigeai vers l’un d’entre eux lorsque je me pris un mur. Oui oui, un mur. Mais un mur invisible. Trop de choses m’échappaient en si peu de temps, mais pas le temps de penser. Le monstre était déjà sur moi.

Les rêves......Chaque fois que quelqu'un dort, il peut avoir différent rêve. Des rêves qui n'ont aucun sens, des rêves joyeux où on est une personne bien meilleur que la réalité, ou des rêves qui remémorent le passé. Les rêves peuvent tourner en cauchemar.

Soul dort dans son lit, en changeant de côté tout les trois secondes, en prenant à chaque fois des grands souffles très rapidement, comme si il vient de terminer un grand marathon. Son lit se trouve contre un mur, avec la fenêtre fermée au-dessus. L’oreiller blanc, où la tête du jeune adolescent est posée, est mouillé à cause de la sueur qui couvre tout le visage du dormeur. Vous l'avez peut-être deviné: Soul est en train de faire un cauchemar et ça lui arrive très souvent. Cette fois-ci, son rêve lui montre la fois où on lui a fait ce tatouage sur son bras gauche. Il n'a été encore qu'un simple enfant, et faire un tatouage avec la manière des Yakuza est très douloureuse et cela dure pendant des mois. Imaginez ce que peut subir un enfant innocent, ce n'est pas facile à le supporter. Pendant qu'il crie dans son rêve, il se réveille en se levant d'un coup, tout en criant. Pendant qu'il reprend son souffle et qu'il essuie son front avec son bras, il se dit :

*Un cauchemar, hein?*

Soul ouvre la fenêtre de sa chambre pour amener un peu de fraîcheur dans la pièce et regarde la vue qu'il a de la ville. Il laisse son visage mouillé par la sueur se noyer dans la fraîcheur de la brise du vent. Le Soleil n'est pas encore levé, mais on peut quand même apercevoir l'aube à l'horizon. Peu de gens doivent être debout à cet heure-ci. C'est vrai qu'en y repensant, c'est le Week-End, il n'y a pas cours. Journée libre alors! Mais Soul ne sait pas quoi faire de sa journée. Il peut très bien continuer son enquête sur la mort de son frère, mais il n'a aucune piste. Il veut bien commencer son enquête aux ruine du bar, mais c'est interdit d'y aller.

Lorsqu'il ouvre le réfrigérateur pour prendre son petit déjeuné, il remarque qu'il est à cours de stock de nourriture. Il va devoir faire les courses, même s'il déteste ça et qu'il en a la flemme. Au moins, il y a du lait, même s'il en reste un peu. Mais il s’aperçoit que, lorsqu'il le boit en bouteille, il ne reste que quelque gouttes de lait, et ça l'énerve.

C'est quoi ça?? Tout part vite dans cette maison!!! Kuso....

Il se tourne et jette la bouteille de lait derrière son dos, et la bouteille vide atterrit droit dans la poubelle. Ensuite, Soul retourne dans sa chambre pour s'habiller afin d'aller faire les courses. Il porte sa tenue décontractée habituelle: gilet noir, T-shirt orange et pantalon vert kaki. Une fois dehors, les fantômes viennent encore l'embêter, comme toujours. Et comme toujours, Soul les ignore, mais les fantômes le suivent quand même, jusqu'à que le jeune adolescent arrive à la boutique du coin. Pendant qu'il fait ses courses, il entend soudain un crie de douleur et de souffrance. C'est alors qu'il dit au vendeur, lorsqu'il passe à la caisse:

Oi, vous n'avez pas entendu ce cri?

Le vendeur le regarde d'un air surpris:

Euh non mon garçon, je n'ai rien entendu de tel....Tient, ta monnaie.

Oh, merci...

Soul met la monnaie dans sa poche et prend les gros sacs blanc rempli d'aliment divers. Le crie qu'il a entendu devait être son imagination. Mais le jeune adolescent n'est pas du genre à imaginer des trucs pareils, malgré les cauchemars qu'il fait. C'est alors qu'il entend encore ce cri et commence à courir, les sacs à la main. Il veut savoir d'où provient ce bruit au juste, pour se prouver qu'il n'est pas devenu fou. Le cri vient de la zone industriel de la ville, endroit où on dit que les malfrats traînent et vendent de la drogue. Mais Soul s'en fout des rumeurs, et n'hésite pas à y aller. Soudain, pendant qu'il court dans cette zone, une sorte de monstre avec un masque blanc passe à toute vitesse à côté du jeune lycéen et passe à travers un mur. On peut penser qu'on l'a projeté avec une force surhumaine, mais qui est assez fort pour faire ça?

Soul continu sa course jusqu'à ce qu'il retrouve deux personnes. L'un des deux personnes est à terre et l'autre est debout. Ils ont tout les deux des cheveux blanc-gris, et ils ont l'air d'être adulte. Mais en se rapprochant d'eux, l'adolescent reconnait un de ses professeurs au lycée, Leto Reese. Par contre, l'autre personne est un étranger, il ne l'a jamais vu. Un ami du professeur? Qui sait? C'est pas vraiment les oignons de Soul. Ce dernier s'approche de son professeur d'un air surpris et s'agenouille près de lui en posant ses sacs à côté de lui et demande avec un ton moqueur:

Reese-Sensei, qu'est ce que vous faites là? Un professeur qui traîne dans des endroits malsain comme celui-ci....vous voulez vraiment être renvoyer?

Puis il se tourne vers l'inconnu:

Et qui êtes-vous? Il s'est passé quelque chose? En fait, vous n'avez pas entendu un cri?

D’autres ennuis ?! Rien de pire ne pouvait arriver… Je venais de manquer de me faire balafrer à vie, même la mort n’était qu’un détail à côté de ce crime. Qu’importe. Me relevant douloureusement, j’observai l’homme qui venait de me « sauver ». D’un gabarit similaire au mien je le fixai un moment. Son apparence ne m’intéressait nullement, mais mes yeux cherchaient en lui quelque chose de spécial. Il avait forcément quelque chose.. d’inhumain. Le monstre, qui avait bien faillit m’enlaidir de façon définitive, venait de se faire projeté par cet homme. Je n’étais pas impressionné, personne hormis moi-même ne pouvait m’arracher ce sentiment, mais ce mystérieux personnage m’intriguait. Je ne trouvai rien à lui répondre, me contentant de soutenir son regard.
Soudain uns voix que je connaissais m’interpella. Soul Ongaku, les bras chargés de courses, il lâcha quelques questions sur le « pourquoi » de ma présence ici. Des allusions lourdes qui n’avaient pas lieu d’être. Me faire licencier pour la simple raison que mon illustre personne passe un moment dans les « bas fonds » de la ville ? Il n’y avait qu’un jeune étudiant pour déclarer de telles absurdités. Qu’importe j’ignorai une seconde mon jeune élève et m’observa. Mon dos était égratigner sur sa partie gauche jusqu’à mon épaule. Ce n’était pas particulièrement sérieux, mais ça empiétait grandement sur ma magnificence. Mon T-shirt noir était donc déchiré sur toute la partie blessée, au niveau de mes omoplates, et était taché de sang. D’autant plus que maintenant un de mes étudiants était présent. Je ne pouvais pas restez dans cet état. J’écoutai à moitié le garçon bien trop curieux, davantage intéressé par les grognements agressifs du monstre, toujours déterminé à faire couler le sang.

- Je pense que vos questions attendront.

Avec l’un de mes bokken toujours enfoncé dans son œil, la créature dont je ne connaissais toujours pas la nature fonçait droit vers moi. Je pris un peu de distance avec les deux protagonistes qui avaient débarqué en plein milieu de mon affrontement. Affrontement que je me devais de finir. Que cet homme aux cheveux déjà gris ne pense pas m’avoir sauvé la vie. Je n’avais besoin de personne pour venir d’un être aussi laid que celui qui me faisait bientôt face. Bavant de rage, chacun de ses pas faisait trembler le sol. Je préférai me débarrasser de mon sabre en bois qui ne serait pas suffisant pour arrêter cette charge désespérée. J’allais finir ce colosse à mains nus. Mon état d’esprit avait changé depuis la scène du parc. Ma force n’avait aucune limite, j’en étais persuadé. Me surestimer ? J’en doute, et si c’était le cas, mon heure était donc arrivé.

Bras le long du corps, j’attendais le premier coup de mon adversaire. Il arriva rapidement, dés qu’il fut à porter, l’espèce d’éléphant humanoïde balaya le sol avec sa trompe. Bondissant au dernier moment, je réussis un saut prodigieux, passant au dessus du colosse. Arrivé dans son dos et aveugler par sa rage il m’envoya une droite des plus violentes. Je l’imitai et nos poings se rencontrèrent. Le choc souleva un léger nuage de poussières. Ma force était désormais supérieure à la sienne, car je renvoyai aisément son membre difforme – no comment -. Frustré il tenta l’attaque qui m’avait précédemment déstabilisé. Il me frappa avec sa trompe en un coup montant. Mes avant bras s’interposèrent entre son attaque et mon visage et la bloquèrent. Comme quelques minutes plutôt il chargea aussitôt, me forçant à reculer. Cette fois ci, je me sentais beaucoup plus puissant et c’était le cas. Enfonçant mon pied droit dans le béton je stoppai son avancé. Et à se moment, c’était à mon tour de contre attaqué. Repoussant son assaut avec violence il perdu l’équilibre et offrait une ouverture. Ma vitesse fut telle que je cru un instant m’être téléporter, juste en face de son visage. C’est dans un rictus de douleur que mon bras brisa son masque en un seul coup de poing. Il s’écroula aussitôt, sans vie. Sans plus attendre, son corps commença à s’effriter avant de disparaitre au gré du vent.
J’avais réussis. La perfection était encore trop belle pour être terrassé.

Je me retournai vers les deux témoins de ma grandeur, le regard provocateur toujours caché derrière mes lunettes.

- Messieurs, j’ai à faire. Soul je pense que tu comprendras que ce qu’il vient de se passer devra rester sous silence.

N’attendant aucune réponse de leur part je leur tournai le dos et quitta les lieux.